Du mordançage
A la base de la teinture, afin de fixer nos couleurs, nous devons utiliser le mordançage.
Je travaille avec du coton recyclé, du chanvre ou du lin, ces tissus tirés de végétaux (cellulosiques), nécessitent un mordançage spécial plus difficile à faire qu'avec des tissus tirés des animaux (laine ou soie).
Pour aggriper la couleur avec les fibres cellulosiques je prends comme base pour 100 grammes de fibres :
20 g de sel d'alun (sulfate d'alumine extrait des rebords des volcans).
10 gr. de crème de tartre (résidu de la vinification)
2 gr. de bicarbonate de soude
Je mélange l'ensemble et le fait chauffer.
Je peux aller jusqu'au bouillon, le but étant que la chaleur ouvre les fibres et permette d'incustrer les mordants au coeur du tissu.
Je plonge mon tissu dans le liquide et le laisse quelques heures dans le bain.
Je retire ensuite le tissu et le fais sécher lentement, à l'ombre, 2 à 3 jours, si possible.
Ensuite je prépare un bain de tannin (au mieux de la noix de gale qui colore peu les fibres).
Pour ma part, je prépare un bain d'écorce de chêne (les écorces broyées sont bouillies, puis on garde le jus filtré).
On trempe les tissus préalablement mordancé et séché dans le bain de tannin, chaud ou froid, plus ou moins longtemps selon la couleur désirée (beige léger à brun).
Pour ma part, je laisse tremper mes tissus l'après midi dans un bain froid d'écorce de chêne.
Je rince ensuite le tissu avec un peu de savon noir et le fais sécher de nouveau à l'ombre.
Je le retrempe ensuite dans le bain d'alun que j'ai pris soin de préserver, pour cette dernière étape.
Je laisse sécher à l'ombre, lentement (2 à 3 jour).
Mon tissu est mordancé! Je passe désormais à la teinture.